L'ÉGLISE DE TRÉHORENTEUC
Cette église est à visiter si vous vous êtes en vacances dans les alentours. Vue de l’extérieur, rien ne distingue cette petite église dont les parties les plus anciennes datent des XVI et XVIIe siècles, et qui fut restaurée ; à partir de 1942, à l’arrivée de l’abbé Henri Gillard. Cependant, de nombreux éléments peuvent vous intriguer.
Tréhorenteuc, un des plus petits villages de Bretagne, est devenu célèbre grâce à son recteur, qui fit de l’église paroissiale, dédiée à saint Eutrope, le sanctuaire du Graal.
Sous le porche de l’église est inscrit “la porte est en dedans” qui préviennent le promeneur que la clé des mystères de Brocéliande ne se dévoile pas au-dehors. Lorsqu’il arrive à Tréhorenteuc en 1942, Henri Gillard se sent isolé à l’extrémité du département, enclavé dans la forêt de Paimpont, mal desservi, le village compte à peine 150 habitants.
Ainsi, l’abbé Gillard se consacra entièrement à son église. Dans le chœur, le vitrail représente le Graal de la Cène, et sur le tableau de Karl Rezabeck, il apparaît les chevaliers de la Table ronde. Encore dans chœur, deux autres tableaux sont consacrés aux légendes et histoires de Brocéliande représentant d’un côté le Val-sans-Retour, où la fée Morgane lança ses enchantements contre Lancelot, et de l’autre les légendes de Barenton.
Au cœur de cette église s’élève le tombeau de Sainte Onenne, sœur de Judicaël ; pieuse princesse qui souffrait d’hydropisie.
Au fond de la nef, la mosaïque du Cerf blanc, réalisée en 1955 par Jean Delpech d’après un dessin d’Odorico, est riche en significations. Si, en effet, dans la culture chrétienne, le cerf blanc symbolise le Christ (peint ici entouré des quatre lions représentant les quatre évangélistes), il est, dans la mythologie celtique, le messager de l’Autre Monde et le conducteur des âmes. Enfin, dans la légende arthurienne, la chasse au cerf blanc entraîne les chevaliers au-devant de leur destin. On retrouve également sur cette mosaïque la fontaine de Barenton.
Henri Gillard a voulu que tout soit signe et symbole dans son église : les croix de Jérusalem du dallage, les triskèles celtiques et les poissons de la chapelle Saint-Eutrope, le Bélier et les Poissons (le premier et le dernier des signes du zodiaque) au-dessus des fonts baptismaux. Il est intéressant de signaler aussi que le nombre d’or 1618 est inscrit sur le linteau de la “chambre du fond”.
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